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Correspondance
Albert Camus - Roger Martin du Gard
(1944-1958)/ édition
établie, présentée et annotée par Claude Sicard, Gallimard, 2013, 266 p.
Collection blanche. 18,50 €.
Quatrième de couverture :
Le 24 juin 1948, Roger Martin du
Gard avait écrit à André Gide :
«Camus [...] est celui de sa
génération qui donne le plus grand
espoir. Celui qu’on peut ensemble
admirer et aimer.» Dix ans plus
tard, à la mort du romancier des
Thibault, Camus note sobrement
dans son Cahier : «On pouvait
l’aimer, le respecter. Chagrin.»
Émouvant parallèle qui souligne la
dimension affective d'une
correspondance fondée sur la
confiance, le partage des mêmes
valeurs, l'engagement douloureux de
l'écrivain au service de la paix, de
la justice et de la dignité. En
Martin du Gard, Camus apprécie
l'expérience d'un généreux aîné apte
à conseiller, à comprendre sans
condamner, en garde permanente
contre «la fascination des
idéologies partisanes». Et Camus
illumine les dernières années du
vieil homme si prompt à douter de
lui-même. Par sa révolte lucide et
la riche variété de sa palette, il
prouve à Martin du Gard que l'on
peut s'inscrire sans en rougir dans
la lignée d'un humanisme dont
Jean Barois et Les Thibault
furent naguère tributaires.
Leurs lettres et les notes qui les
éclairent révèlent deux natures
fraternelles, dont les angoisses et
les espoirs n'ont pas cessé d'être
les nôtres.
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